Ce mois-ci, c’est Yoann Genouvrier qui passe de l’autre côté des questions. Rédacteur en chef du magazine Generation Moto, journaliste-essayeur pour Sans Concession et Motor1Ride, c’est également le créateur du blog Denver’s Garage.
Alure Communication – Pourquoi le choix de journaliste ?
Yoann Genouvrier : Petit, j’avais deux rêves : être reporter de guerre et faire le Paris-Dakar. Seul le métier de journaliste pouvait me permettre de réaliser ces deux rêves en une seule vie. Et ça s’est finalement concrétisé par un rallye-raid classique sur le parcours historique du Paris-Dakar et surtout la traversée de la Mauritanie à un moment très très chaud ! J’ai finalement eu la chance de devenir journaliste auto et moto, un luxe difficile à quitter ! Reporter de guerre, pourquoi pas un jour, quand je serai plus vieux !
AC – Une personnalité vous a-t-elle inspiré dans votre choix ?
Yoann G. : Pas une en particulier, plusieurs ! Mc Cullin, Capa, Saint Exupéry, Hemingway, Kessel, Camus, Londres… J’avais aussi en tête l’image d’Epinal des reporters pour Life pendant la guerre du Viet Nam : montrer au monde comment les choses se passent à un instant T à un endroit particulier, le pouvoir de diffuser ou non les images selon leur propre libre-arbitre, sans pour autant prendre part. Avec l’évolution de la technologie, cela a disparu.
AC – Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier (interviews, reportages, rédaction…) ?
Yoann G. : Ce qui me plaît le plus dans mon métier ? C’est la découverte et la rencontre, en un mot tout ce qui fait notre métier. En tant que rédacteur en chef, j’établis ce qu’on appelle un chemin de fer, c’est-à-dire le canevas du magazine de la page 1 à la 4ème de couverture. J’ai la charge de créer un magazine complet, réalisé en temps et en heure et respectant sa ligne éditoriale. Outre la gestion des journalistes qui travaillent avec moi, je réalise toutes sortes de sujets, de l’essai de la dernière nouveauté auto ou moto à la découverte d’une région, en passant par le portrait de personnalités du milieu, des sujets historiques, des préparations moto…
AC – Quel est votre meilleur souvenir de journaliste ?
Yoann G. : Mon meilleur souvenir ? Il y en a plusieurs ! Rouler à moto, au lever du soleil en Tunisie avec mon confrère de Radio France Serge Martin (un vrai journaliste de guerre), au milieu d’un désert encore froid et la sensation d’être seul au monde ; les sourires des enfants nous prenant pour des extra-terrestres au fin fond du Kenya après avoir emprunté des pistes désertées depuis longtemps ; être pointé par une Kalashnikov chargée face à un militaire surexcité qui hurle dans un langage incompréhensible en Mauritanie parce qu’on a pris la mauvaise piste au mauvais moment ; et plus joyeux, rouler en bande dans les rues de Sydney avec le club café racer d’Australie… Il y en a beaucoup…
AC – Quelle doit-être, selon vous, la qualité Première d’un journaliste ?
Yoann G. : Selon moi, le métier de journaliste se résume en une phrase : il faut savoir qu’on ne sait rien. Quand on débute un sujet, on cherche les bons interlocuteurs, on cherche les infos, même si on pense maîtriser le sujet, c’est la base. Le boulot de journaliste c’est d’emmagasiner les infos, les comprendre, les mâcher et les retranscrire correctement pour que le lecteur comprenne. Comme je l’explique souvent aux préparateurs moto, je ne suis pas mécano, chacun son métier !
AC – En 3 mots, les qualités essentielles d’une agence RP ?
Yoann G. : Une agence RP en 3 mots ?! Comprise, compréhensive et efficace ! En tant que journaliste, on attend de l’agence RP de nous délivrer le discours de son client sans fioriture ou info superflue, de manière à ce que l’on comprenne tout de suite le message que l’on veut nous faire passer, sans perte de temps. Que l’on corrobore les propos du client ou non, c’est une autre histoire ! En gros, l’agence doit être apte à comprendre le sujet qu’elle traite, être capable de nous le transmettre et savoir répondre à nos demandes. En complément, elle se doit d’être hyper-réactive car il arrive souvent que l’on adopte un sujet de dernière minute même si l’on a tout préparé en amont et en tant que rédacteur en chef, je n’ai aucun retard acceptable, les rotatives attendent derrière ! L’agence RP réactive nous sauve dans ce type de cas !