Nous ouvrons une toute nouvelle rubrique, le but est de donner la parole aux journalistes avec qui nous travaillons.
Nous commençons aujourd’hui avec Pauline Polgar, directrice des rédactions chez Batiactu.
Alure Communication – Pourquoi le choix de journaliste ?
Pauline P. – Du plus loin que je m’en souvienne, je crois que j’ai toujours voulu faire ce métier. Écouter et partager, vivre et rendre compte, apprendre sans arrêt et sur tous les sujets, rencontrer et connaître… C’est ce qui me plaît dans cette profession. Pour moi, la rencontre est d’ailleurs un des fondements de notre métier et ce qui nourrit jour après jour mon envie de continuer. Être à l’écoute d’autrui, le faire parler et raconter, ce qu’il vit ou crée – donc le faire aussi exister aux autres – être attentif et curieux du monde qui nous entoure, comprendre et se faire son opinion… Partager l’information, c’est aussi être au service de la société : c’est passionnant !
AC – Une personnalité vous a-t-elle inspirée dans votre choix ?
Pauline P. – Il y a bien sûr de nombreuses personnalités du métier qui ont nourri mes envies de journalisme… Mais je crois que ce qui m’a le plus inspiré dans mon choix, ce sont les journaux que j’ai pu dévorer dans mon enfance, comme les débats et autres émissions que j’ai pu suivre à la télévision. Je pense particulièrement aux vieilles archives de journaux du début du XXe siècle de la maison de mes grands-parents, que je dévore à chacun de mes séjours. Affaires du monde et bouleversements de la société et des arts : l’écriture et les illustrations de ce temps sont vivantes, étonnantes, drôles ou tragiques, dans ce contexte d’entre-deux guerres.

Photo prise sur Pixabay
Une écriture soignée, un débat mené de main de maître, une information révélée, des situations analysées : je suis et reste fascinée par l’importance des médias. Et vois tous les jours qui passent la nécessité de ne jamais oublier les fondamentaux qui font la qualité de l’information et de celui qui la révèle, le journaliste.
AC – Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier (interviews, reportages, rédaction…) ?
Pauline P. – Je crois que ce que j’aime le plus, c’est de rencontrer des gens et de les faire parler : on revient à la rencontre que permet l’interview, mais aussi l’animation de débats, ou encore la découverte sur le terrain, par le reportage… Même si l’écriture est également un exercice passionnant. Mais tout cela n’est rien non plus sans le travail à la rédaction, en équipe… Bref, je crois que je n’arriverai pas à choisir : c’est ce qui fait d’ailleurs que ce métier est génial : il y a de tout cela !
AC – Quelle doit-être selon vous la qualité première d’un journaliste ?
Pauline P. – Pour moi, la qualité première d’un journaliste est l’écoute. Elle est le fondement de tout : sans écoute, il n’y a pas de compte rendu, de partage, de compréhension. Mais attention, cela ne se résume pas à une simple oreille qui se tend : cela doit être une écoute active, attentive, contextualisée. Savoir écouter pour permettre la transmission de l’information à ses lecteurs la plus honnête et vérifiée qui soit, donc mise en perspective.
La qualité doit être au centre de notre métier, notamment dans ce contexte de remise en cause ou de désamour de la société envers notre profession. L’on doit pouvoir relater les faits ou les opinions des uns et des autres de la manière la plus qualitative possible, pour que chacun puisse apprendre et comprendre le contexte, les faits, qui, pourquoi et comment, pour en tirer un enseignement ou sa propre opinion. C’est ce qui rend les journalistes essentiels à la société.
AC – Quel est votre meilleur souvenir de journaliste ?
Pauline P. – Il y en aurait beaucoup… En vrac et sans hiérarchie : ma fierté de pouvoir montrer mon premier article publié dans le journal de mon lycée, sur le danger des sectes, à mes parents et leurs encouragements ; ma première interview publiée sur un site d’information continue important où j’avais interrogé un expert psychiatre, auxiliaire de justice, sur son travail sur les tueurs pédophiles ; la conférence que j’ai animée où j’ai senti le pas en avant qu’avait permis le débat ; mais aussi, la création de Maison à part (www.maisonapart.com) ou encore, l’adrénaline et l’excitation de nombreux « moments de rédaction » avec Batiactu, quand une actu importante décroche tout le reste… Bref : je vous ai dit que j’aimais mon métier, non ?
AC – En 3 mots, les qualités essentielles d’une agence RP ?
Pauline P. – Pour moi, il est important de rappeler que l’agence de presse est un rouage essentiel, mais en aucun cas, et là je m’adresse à leurs clients, ils ne doivent la confondre avec leur agence de publicité. Les deux sont tout aussi importantes, mais elles ne font pas le même métier ! Ceci étant dit, pour moi, les trois qualités essentielles d’une agence RP sont :
1. L’écoute active, là-aussi – des besoins de ses clients comme ceux des journalistes ; L’agence de presse est au service de son client pour qui elle est une passeuse de messages, mais aussi du journaliste, à qui elle trouvera le meilleur interlocuteur en cas de sollicitation.
2. L’entregent. En veille permanente, l’agence de presse doit avoir la vision de l’ensemble de ses relations clients et journalistes, elle doit nouer des liens professionnels solides, afin d’être force de proposition d’actions de communications pertinentes pour tous et pratiquer la relance intelligente.
3. La polyvalence. « Facilitateur », à la fois animateur et médiateur des relations entre son client et les journalistes, l’agence de presse doit revêtir de nombreuses casquettes, de l’organisation d’événement à la synthèse et l’écriture, en passant par tout le reste…
Encore merci Pauline pour tes réponses et ta participation !
A très vite pour une prochaine interview ! 🙂